Pourquoi il vous soulera jusqu’en avril pour que vous n’alliez pas voter

Je copie sur mon blog ce texte de Jb Bois (avec son accord) qui l’a publié sur son profil Facebook. Excellent texte qui veut faire réfléchir sur les élections présidentielles et ce que ce système est devenu.

Pourquoi je vous soûlerai jusqu’en avril pour que vous n’alliez pas voter :

Je comprends. Je comprends que dans un quotidien rempli des tracas du travail et de la vie personnelle, du jugement des autres exacerbé par les réseaux sociaux, on ait pour une fois envie d’avoir l’emprise sur une chose plus grande que nous, surtout quand on nous a donné la soi-disant chance de pouvoir le faire tous les cinq ans. Je comprends qu’à force de débats, de traditions familiales, d’histoires intimes on se sente enclin à embrasser la cause d’un candidat qui semble porter nos valeurs, du moins nos aspirations, si ce n’est au minimum des mesures en faveur de notre position sociale. Eux aussi l’ont compris. Tellement bien, même, qu’ils font des carrières sur nos rêves.

Je ne comprends pas pourquoi, en revanche, devant tant d’échecs répétés, de trahisons en affaires d’Etat, d’attentats en attentats, on persiste à signer, à faire la queue, à perdre de l’énergie et du temps pour cautionner ce système après lequel on râle tous les matins. Je ne comprends pas pourquoi on devrait tirer les conclusions de nos échecs intimes mais pas celles de nos échecs citoyens. Je ne comprends pas. Est-on à ce point drogués à la politique spectacle, à cette culture du cool qui pousse nos cellules à travailler uniquement à la surface et pas au cœur ? Je ne comprends pas comment Sarkozy, Juppé et Fillon, batteries de casseroles au cul, ont encore le droit de se présenter. Je ne comprends pas comment Valls, Hamon ou Hollande, champions des saloperies apparatchiks…et des victoires aux élections, ont encore le droit de l’ouvrir. Je ne comprends pas comment Mélenchon et Marine le Pen, véritables doubles maléfiques, vivant sur le dos de l’Europe depuis des années mais voulant pourtant la tuer, sont encore crédibles une seule seconde. Par contre, je comprends très bien pourquoi et comment Macron, nouveau leader maximus des élites mondialisées et avatar de toutes les déviances progressistes a le droit aux louanges de médias soumis aux mêmes mouvements que cette marionnette. Ce que je ne comprends vraiment pas, c’est que l’on continue à les écouter, à donner de l’argent à leurs partis, à s’écharper pour eux en soirée ou sur les pavés.

Je comprendrais qu’on aille voter encore une fois, comme pour ménager une dernière chance à nos désirs. Je comprendrais qu’on estime qu’il n’y a pas d’alternative et qu’il faut faire « vivre la démocratie et exercer ce droit de vote pour lequel des gens sont morts ».

Je ne comprendrais pas, par contre, qu’on ne se pose pas davantage de questions. La révolte a bien eu lieu, mais pas celle que l’on croit. De manière insidieuse, sous le couvert de la démocratie et des droits de l’homme, ce sont les élites qui se sont révoltées. Depuis quand le peuple a-t-il le droit d’emmerder ceux qui font la loi ? Alors on verrouille le système avec les 500 signatures publiques, le temps de parole basé sur les sondages, la fin de la pluralité des médias qu’on tue en les rachetant. On fait courir les gens, on abolit les différences en faisant croire que c’est ça la liberté. On accélère le temps, on ne laisse pas les consommateurs être distraits durant leurs moments de distraction. Il ne faudrait pas qu’ils aient le temps de réfléchir sur leur vie, sur les 80 ans qu’ils ont à passer sur cette terre, on leur promet donc un peu de rab. On tente de leur faire oublier qu’ils sont de moins en moins à produire quelque chose d’utile de leurs mains en leur mettant de nouvelles causes à défendre devant les yeux, prêtes à consommer ; on leur donne la notice sur Instagram.

Je comprends. Je comprends qu’on ait justement envie d’en profiter que ces 80 ans passés sur Terre. On bouffe la vie. On bouffe la Vie. On mange la Terre. L’indigestion passera avec l’aide de la science. On s’éloigne de l’élection présidentielle, me direz-vous. Tant mieux, c’est le but. S’en éloigner c’est se rapprocher de l’essentiel. Je comprends qu’il est difficile de remettre en cause le fonctionnement d’un système dont on nous rabâche les bienfaits et la sécurité toute la journée. Sauf que le réel crie le contraire. Je comprends qu’on veuille voter (une fois de plus) pour le moins pire, mais c’est déjà voter pour le pire. Voter, aujourd’hui, c’est les conforter dans leur impunité, faire table rase de leurs mauvaises actions, transférer leur irresponsabilité sur notre propre culpabilité. Je comprends qu’on ressente le besoin d’avoir des représentants qu’on a l’impression d’investir d’une mission, sauf que cela revient à cautionner leurs trahisons et à cautionner ce système qui n’est démocratique que par incantation, ce pouvoir qui choisit ses membres mais aussi ses ennemis. Des alternatives existent, aujourd’hui repoussées par un bras que l’on s’apprête à renforcer en votant. Voter, dans la situation actuelle, c’est ôter tout espoir à ces alternatives. Pour qu’elles voient un jour la lumière, il faudra que le système vacille. L’abstention que je prône aujourd’hui n’est donc absolument pas une solution, mais plutôt une petite étincelle d’espoir qui ne demande qu’à s’embraser.

From product research to market research.

One day, I will write a long and extended blogpost about why I hate ads. (I’ve been willing to do that for years…)

In the meantime, I’m quoting a book which explains something really interesting, and I’ll let you with your own reflections.

an ad is not at all about the character of products to be consumed. It is about the character of the consumers of products. Images of movie stars and famous athletes, of serene lakes and macho fishing trips, of elegant dinners and romantic interludes, of happy families packing their station wagons for a picnic in the country – these tell nothing about the products being sold. But they tell everything about the fears, fancies and dreams of those who might buy them. What the advertiser needs to know is not what is right about the product but what is wrong about the buyer. And so, the balance of business expenditures shifts from product research to market reseach. The television commercial has oriented business away from making products of value and toward making consumers feel valuable, which means that the business of business has now become pseudo-therapy. The consumer is a patient assured by psycho-dramas.

Marva J. Dawn in Reaching out without Dumbing down
quoting Neil Postman’s Amusing Ourselves to Death: Public Discourse in the Age of Show Business.

Google Contributor

C’est tout frais, ça vient de sortir, c’est Google contributor.
Le concept est simple : l’internaute choisit de déposer chaque mois sur son compte Contributor une somme entre 1 et 3€. Cette contribution est répartie sur les sites visités et en échange, aucune pub Google n’est affichée lors de la navigation. A la place, on peut lire des petits messages de remerciements.
L’idée étant de substituer la publicité par une rémunération directe envers les éditeurs, donc les sites qui hébergent les bandeaux publicitaires, (à ne pas confondre avec la marque dont la pub’ est affichée, qu’on appelle annonceur).

C’est brillant de la part de Google. Je ne connais pas leur motivation de Google, mais on peut faire quelques suppositions…
Il est évident qu’ils se rendent compte que les gens sont mécontents, il suffit de voir le nombre j’imagine grandissant d’ad-blockers. Ils voient aussi que les gens s’insurgent d’une part de la publicité de plus en plus présente n’importe où sur les sites et qui gâche la navigation, mais d’autre part des énormes systèmes de données nécessaires au ciblage qui sont une entrave à la vie privée.
Je ne sais pas ce qui les a le plus incités à lancer ce projet.
Un article ici suggère que c’est une expérience qui vise à montrer que ce modèle ne marche pas, genre au bout d’un moment ils vont l’abandonner et dire « on a essayé, mais les gens préfèrent la pub' ». Très discutable.
Je penche plutôt pour une innovation de la part de Google pour toujours rester avec 2 trains d’avance. Typiquement, un militant acharné contre la publicité comme moi pourrait se dire « trop bien, ils ont tout compris, Google est mon ami de nouveau ».

Alors… Mes premières impressions…

  • Une chose très très positive, c’est que ça cache effectivement la publicité. Or, même si beaucoup de gens pensent être immunisés à la publicité, c’est évidemment faux, voir des bandeaux publicitaires toute la journée, ça fait mal et ça manipule. Donc très bon point.
  • Autre chose assez positive, c’est que si le modèle se développe comme il faut, ça va sûrement permettre aux sites éditeurs de vivre, sans afficher la publicité AdSense.
  • Par contre, quid des annonceurs ? Pour prendre un exemple très simplifié sur le modèle de la pub : vous allez sur le site Lemonde.fr et qu’il vous affiche une pub pour une voiture Renault, Renault est content puisque vous voyez sa pub et qu’à terme, vous ou l’autre millionnième visiteur va acheter sa voiture. Lemonde est content, car Renault lui donne de l’argent pour avoir le droit d’afficher sa publicité. Et Google est content car il organise les choses entre les deux et prend sa comm’.
    Avec Contributor, vous allez sur le site lemonde qui est dans le réseau Contributor de Google, vous ne voyez pas de publicité, une visite est enregistrée sur lemonde, donc une partie de votre contibution mensuelle va à lemonde, lemonde est content. Google est content car il touche sa comm. Quid de Renault ?
  • Cependant, le gros point noir dans cette affaire, c’est que ça ne résout pas le problème du tracking : comment Google va savoir quels sites vous visitez et comment faire la répartition de votre contribution mensuelle à la fois du mois ? Il va évidemment enregistrer toutes vos visites pour à la fin du mois faire les calculs.
    Ce qui au niveau de la vie privée est catastrophique.
  • Si ce programme pourrait remplacer l’utilisation d’un adblocker standard, il ne remplace absolument pas l’utilisation d’un Ghostery qui bloque tous les mouchards type Google Analytics, boutons Facebook, etc.

    A voir sur le long terme, mais je ne suis pas optimiste. C’est pas demain la veille que Google va abandonner son business qui est de collecter un maximum de données sur l’internaute.
    Je préfère rester aux systèmes premium type « j’enlève la pub si vous me donnez un petit peu » ou de micro donation type Flattr.