Une première bienvenue, des entretiens et une rédaction

Les choses sérieuses ont commencé cette semaine.

La tunique est de sortie

Lundi matin était notre première réunion un peu solennelle. Donc 10h, tous dans le « Assembly Hall », la grande salle de réunion, en plein uniforme. Je m’étais donc cassé la tête tout le week-end à changer les accessoires de ma veste / tunique parce qu’avant ils étaient bleus et quand on est cadets, ils doivent être noirs… C’était donc un sacré défi de couture, mais maintenant ça va je suis un expert.

Si vous trouvez que les accessoires sont parfaits, tapez 1. Si vous pensez que les ‘S’ sont mal orientés, tapez 2. Si vous voulez m’encourager à les recoudre, tapez moi un mail.

Un peu de vocabulaire pour présenter cette réunion.
Comme je l’ai dit dans un précédent billet, ceux qui suivent la formation pour devenir officier sont appelés des cadets. (Détail de puriste : j’ai appris cette semaine que le terme complet était « officer-cadet » – donc j’imagine en français cadet-officier). Avant de devenir cadet, il y a tout un processus qu’il n’est pas utile de détailler ici, retenons juste que jusque-là, c’était le service des candidats qui s’occupait de nous. C’est un processus qui peut durer plus ou moins longtemps.
Dans cette réunion, le service des candidats nous remet dans les mains du Principal, qui nous accueille pour commencer la formation. Ça s’appelle donc déjà « Welcome meeting », même si on aura une réunion publique le 26 septembre.
Ce fut une belle réunion, sans fioritures, avec des temps de prière, de chant, des réflexions autour de passages bibliques et un temps de prière plus conséquent, symbolique, avec le staff qui formait un cercle autour de nous. Bref, cool.

Ensuite, une présentation / introduction (pas facile à traduire le terme induction) de la part du Principal et de la Principale-Assistante. Ils ont parlé assez largement d’eux et de leur ministère passé, ce qui nous permet de mieux comprendre un peu d’où ils viennent et quel est leur vécu. Pour ceux à qui ça parlerait, il s’agit des Lieutenants-Colonels Mike & Wendy Caffull.

« Yorkshire Pudding » par stef yau from Seattle, USA — Yorkshire Pudding. Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons

Après, le repas de bienvenue, qui était bien différent de d’habitude ! Nous étions répartis sur les tables, mélangés entre staff et cadets et à part pour le plat principal, on s’est fait servir comme au restaurant. C’était évidemment super bon (même si je n’ai pas tout compris au yorkshire pudding.

 

♫ Joyfullllll Intercessooooorsss ♪

Tout de suite après le repas, le moment tant attendu, la première répétition de notre chant de session ! Et oui, pour ceux qui ne sont pas habitués aux réunions de bienvenue d’une session de cadets, il y a chaque année un chant de session qui est composé. Bien évidemment, en tant que session des « Joyeux Intercesseurs », le thème du chant est la joie. Je crois qu’on a tous bien apprécié cette première répétition, autant le chant en lui même que les premiers résultats !


 

Puisque tout le monde demande des photos... sans transition, le couloir de mon appartement à mon arrivée
Puisque tout le monde demande des photos… sans transition, le couloir de mon appartement à mon arrivée

Prions

A partir du lendemain, tous les jours de la semaine, on a un temps de prière de 9h à 9h10. Cette première semaine, c’est toujours le staff qui s’occupe de le diriger et pour l’instant, il n’y a que notre session dans l’école. Mais ensuite, un roulement est établi pour que les cadets s’en chargent (certains jours seulement). Et ce sera parfois en commun avec la session d’avant.

Donc, mardi matin, induction (oui, je vais utiliser ce terme maintenant : prononcez-le ine deuk cheune) au SFOT, School For Officer Training, soit l’école de formation d’officiers. Il faut préciser, car au William Booth College, il y a d’autres programmes de formation, comme celui pour les officiers en formation continue.
Bref, toute la matinée, présentation de la formation sur des sujets divers et variés, très agréable. D’autant que les premiers intervenants, les responsables de la formation spirituelle, avaient mis en place un système sympa pour les non-britanniques : on avait chacun un carton jaune et un carton rouge, respectivement à utiliser pour leur signaler qu’ils parlaient trop vite ou qu’on n’a pas compris la référence culturelle. Bon, on n’a pas eu à les utiliser parce qu’ils font des efforts, mais l’intention était excellente !

Les trois après-midi, mardi mercredi et jeudi sont consacrés à des entretiens individuels, qui sont au nombre de 6 : finance, inscription à l’université, santé, stage, formation académique,  vie spirituelle. Ils duraient de 10 à 20 minutes chacun, aucune pression, soit des formalités, soit des conversations très intéressantes. Les 4 entretiens qui se passaient avec un officier ou une officière étaient conclus par une prière assez profonde, ce qui ne gâche rien.

Mercredi matin, l’empereur… ♪

Et donc ce matin (oui, oui, je décris quelque chose le jour-même), on a eu deux temps.

Professionnalisme niveau maximal
Professionnalisme niveau maximal

Le premier, en groupe de 5-6, on parcourait le manuel descriptif du diplôme. Ça rigole zéro. Parce que je ne vous ai pas encore dit, mais ici, on est parti pour un diplôme sur deux ans en partenariat avec l’université de Gloucestershire. Qui dit partenariat dit certification et validation et donc, beaucoup de sérieux.

 

 

Bref, pendant une heure, chaque groupe parcourait un peu le manuel avec un prof / tuteur. On découvrait (ou redécouvrait – parce que moi je m’ennuyais hier soir, donc j’avais déjà tout lu – certes en diagonale) entre autres :

  • la liste des modules avec les professeurs associés
  • les différents objectifs et méthodes d’évaluation (noté en pourcentage, on passe avec 40%)
  • les modalités de rédactions, notamment le respect de la longueur demandée (pour chaque 10% de mots en trop par rapport à la limite, on perd 5 points sur 100) ou des délais (si on est en retard, note maximale : 40%, bim)
  • la syntaxe pour rédiger la bibliographie / références et la sensibilisation à ce qu’est le plagiat et la sévérité avec laquelle c’est traité
  • et à la fin du manuel, après les annexes, les « Core competencies » (donc euh, les qualités essentielles ?) d’un officier de l’Armée du Salut, qui sont au nombre de 8, que je n’ai pas encore lues en détail et que je détaillerai donc une autre fois (suspens de ouf’, c’est comme ça qu’on rend les gens addict à un blog).

Le deuxième temps a duré genre 20 minutes. C’était le premier créneau des « study skills » donc euh, compétences pour les études. Et c’était court comme ça parce que ce matin-là, ça consistait à nous donner les sujets pour notre première rédaction ! Et une fois que c’était fait, « ciao, allez bosser ».

Donc en 800 mots (un peu moins de deux pages), traiter une des trois questions suivantes :
(le découpage en parties a) et b) est une suggestion du sujet qui n’a rien d’obligatoire)[Je mets le texte original parce que j’ai pas encore validé de cours sur la traduction]

  1. (Ancien Testament) Dans quelle mesure peut-on considérer le livre d’Esaïe comme un tout cohérent ? [To what extent can the book of Isaiah be considered a unity?]
    a) Exprimez votre compréhension du débat concernant la paternité d’Esaïe (en gros, est-ce que c’est lui qui a écrit le livre qui porte son nom) – 600 mots [Outline your understanding of the debate regarding the authorship of Isaiah]
    b) Quelle influence a cette question de la paternité sur votre compréhension et interprétation de la Bible ? [How is your own understanding and interpretation of scripture impacted by questions of authorship ?]
  2. (Nouveau Testament) ‘Pourquoi est-ce que tu t’adresses à eux en paraboles’ ? [‘Why do you speak to them in parables?’]
    a) Choisissez une parabole dans le chapitre 4 de Marc et exposez brièvement son message en expliquant pourquoi Jésus aurait choisi cette parabole pour véhiculer son message – 550 mots [Choose and briefly outline the message of one parable from Mark chapter 4, explaining why Jesus might have chosen to use this particular parable to convey his message]b) Qu’est-ce qu’on peut retirer de l’utilisation des paraboles par Jésus en ce qui concerne la communication de l’Evangile de nos jours ? – 250 mots [What can be learned from Jesus’ use of parables regarding the communication of the Gospel in contemporary culture?]
  3. (Mission) ‘La mission de Jésus concernait chaque composant de la vie’ (Chalke, 2006: 129). La mission de l’église devrait faire de même. Commentez. [‘Jesus’ mission touched every part of life.’ (Chalke, 2006: 129). The mission of the Church should be just as rounded. Discuss]

Pour chaque sujet, en bibliographie, 3 extraits d’ouvrages sont fournis, 4 extraits sont suggérés en lecture supplémentaire et libre à nous de chercher plus loin.

Je trouve les trois questions très intéressantes. La première est un peu technique et j’ai eu un cours qui abordait la question l’année dernière. J’ai préféré choisir le sujet sur les paraboles car c’est un sujet qui m’interpelle pas mal et que j’ai peu eu l’occasion de creuser.

Nous avons donc eu quelques heures aujourd’hui pour plancher sur nos sujets. Je n’ai pas encore beaucoup avancé car j’ai préféré d’abord lire deux chapitres qui nous ont été donné hier pour introduire les études de théologies.

En tout cas, ça fait plaisir de rentrer si vite dans le vif du sujet. On rend le devoir vendredi prochain. L’échéance est assez proche car c’est un devoir assez court et on va consacrer du temps à la méthodologie dans les deux prochains matins.


 

Et pour que vous me laissiez tranquille avec les photos pendant deux semaines, voici mon portrait. On a eu le droit à une séance photo après la réunion de lundi matin.
La qualité étant excellente, vous pouvez zoomer à loisir sur mes cheveux blancs.

Photo du cadet français, par Sarah King
Photo du cadet français, par Sarah King

15 réflexions au sujet de « Une première bienvenue, des entretiens et une rédaction »

  1. T’as oublié: Tapez trois si vous vous proposez pour les recoudre !!
    Je vois que les choses démarrent plutôt bien; sympa de pouvoir te suivre ! Moi aussi j’aime les paraboles, j’ai toujours pensé que Jésus les avait créées pour moi !!
    A bientôt pour e nouvelles aventures !

    1. Ah, ça veut dire que tu comptes venir à Londres prochainement ? 😀
      De toute façon, je refuse, je le fais moi-même comme ça j’apprends !

      1. Ben tu ne comptes tout de même pas t’arrêter en si bon chemin ! j’attends donc la suite des aventures sur ce blog !

          1. Houla ! je n’ai pas ce talent là !! à la limite je viendrais m’asseoir à côté de toi et te tenir compagnie pendant que tu oeuvres mais bon… Un peu loin Londres quand même !

  2. Merci de nous permettre de vivre cette aventure avec toi ! On a prié pour toi ce matin à 7h30… et on va continuer chaque semaine entre autre à cette heure là !

  3. Coucou Pierre-Alain Sympa d’avoir fais ce site je n’arrête pas de te suivre , Tu nous donne vraiment l’impression d’y être merci pour cette immersion totale.
    Que le Seigneur te fortifie durant tes 2 années d’enseignements .
    A bientôt dans des nouvelle lectures.
    Nathalie B (Poste de Dunkerque).

  4. Pour la petite histoire, du temps du Brigadier Albin Peyron (le Père) – donc dans les premières années de l’Armée en France – Il semble qu’on appelait les cadets des « élèves-officier » en France. Il semble que le terme « cadet » (terme plutôt anglo-saxon) se soient imposé plus tard sur le Territoire.

    Allez, on pense fort à toi, mec ! Que la Paix du Maître t’accompagne.

  5. Merci pour tous ces détails. Nous pensons bien à toi. J’ai vu le nom de Sarah King sous ta photo. Si c’est notre collègue de 1ère année à l’école de formation de Bâle, salue la bien d’Ariane et Jean. En Christ, et dans la joie.

  6. Merci pour cette ‘induction’ dans la vie d’un cadet-officier. Je ne sais pas si tu va tenir ce rhythme (ou cette longeur) pendant tes deux ans avec toutes les rédactions à écrire :). Bravo pour ton uniforme, si l’officière de maison (je ne suis pas sûr du terme exacte) a donné son accord, tu as déjà passé ton premier test. Happy to know you are in London. Sorry I missed you the other day at IHQ but no doubt we will meet soon. Bon courage pour la suite, enjoy and be joyful, many will be intercessors for you 🙂

    1. Ils ne nous ont pas parlé d’officier ou officière de maison. Peut-être que ça n’existe plus 🙂
      Effectivement, je ne vais pas tenir ce rythme-là longtemps ! J’écrirai peut-être à certains moment au lieu de faire mes devoirs héhé.
      Merci pour tes encouragements.

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